Une longue journée vient de s’achever. Les rues sont sombres, la pluie fine s’écrase sur le bitume, et tu avances d’un pas fatigué vers chez toi. Une fois la porte refermée derrière toi, un soupir. Le silence. Tu t’installes, saisis ta guitare et gratte quelques accords. Et là, sans vraiment y penser, tes doigts se posent sur les cordes et entament Tears in Heaven ou peut-être Layla.
Sans le savoir, tu viens de rendre hommage à un homme qui a influencé des générations entières de guitaristes : Eric Clapton.
Mais au fond, qu’est-ce qui fait de lui une figure incontournable de la musique et un maître incontesté du blues et du rock ?
Eric Clapton, c’est avant tout une histoire marquée par la douleur et la résilience. Né en 1945 en Angleterre, il découvre très jeune que celle qu’il croit être sa sœur est en réalité sa mère, et que ses grands-parents l’ont élevé comme leur fils. Ce sentiment d’abandon hantera une grande partie de sa vie et de son œuvre. La musique devient alors son exutoire, son refuge.
Sa carrière commence véritablement avec The Yardbirds, puis John Mayall & the Bluesbreakers, avant qu’il ne rejoigne Cream, le groupe qui fera exploser son talent au grand jour. Son jeu fluide, expressif et technique lui vaut le surnom de "God" (Dieu) dans les rues de Londres.
Mais à l’époque, l’Anglais aux cheveux bouclés n’a qu’une obsession : le blues. Il veut comprendre et ressentir cette musique venue des profondeurs de l’Amérique, jouée par des artistes comme Robert Johnson ou B.B. King. C’est dans cette quête d’authenticité qu’il va forger son propre style, un mélange de puissance, d'émotion brute et de virtuosité.
Si Clapton est devenu une icône, ce n’est pas par hasard. Son jeu repose sur plusieurs éléments-clés :
Contrairement à d'autres guitaristes de son époque qui misent sur la rapidité et l’explosion sonore (coucou Jimi Hendrix !), Clapton joue la carte de l’émotion pure. Ses solos sont souvent simples, mais terriblement efficaces.
Son gros coup de maître, c’est sa capacité à faire ressentir chaque note. Pas besoin d'en faire trop, il touche droit au cœur.
Mais Eric Clapton, ce n’est pas qu’une success story. C’est aussi une vie marquée par les excès et les drames. Accro à l’héroïne, puis à l’alcool, il passe par des périodes sombres où sa carrière est en pause.
C’est la musique qui le sauve. Et c’est elle qui lui permet de renaître plusieurs fois. Son album 461 Ocean Boulevard (1974) le remet sur le devant de la scène avec le tube I Shot the Sheriff. Mais c’est en 1992 qu’il signe l’un des morceaux les plus émouvants jamais écrits : Tears in Heaven, en hommage à son fils de 4 ans tragiquement décédé.
Clapton, c’est l’artiste de la rédemption, qui transforme sa douleur en notes de musique inoubliables.
Il ne s’agit pas seulement de parler de Clapton comme d’un grand guitariste, mais aussi de mesurer son influence. De Mark Knopfler à John Mayer, son empreinte est présente dans de nombreux styles musicaux.
Il a également joué un rôle essentiel dans la popularisation du blues moderne, inspirant de nombreux musiciens à explorer ce genre. Ses collaborations avec B.B. King et d’autres figures du blues montrent à quel point il s’est imposé comme un passeur de flambeau entre les anciennes et nouvelles générations.
Sa manière de jouer, axée sur l’émotion plutôt que la technique pure, rappelle que la musique est avant tout une histoire de ressenti.
Eric Clapton, c’est l’émotion à l’état pur, un jeu qui parle directement au cœur et un parcours de vie qui résonne en chacun de nous.
Alors, qu'on l'aime ou non, une chose est sûre : son empreinte musicale est indélébile.
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