Feb 25, 2025

Pourquoi certains guitaristes sonnent mieux que d'autres ?

Adlane Guitare

Tu joues un riff culte, les notes sont les bonnes, le tempo est parfait, mais... il manque quelque chose. Ce petit truc qui fait que quand c’est un grand guitariste qui le joue, tout semble fluide, naturel, presque magique.

Pourquoi certains guitaristes sonnent-ils mieux que d'autres, alors qu’ils jouent exactement la même chose ? Est-ce une question d’équipement ? De technique ? Ou y a-t-il un mystère derrière cette alchimie sonore ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de magie. Juste des éléments souvent invisibles, mais essentiels, qui transforment un jeu correct en un son unique et inimitable.

Le toucher : l’empreinte digitale du son

Si tu prends une guitare et que tu la fais passer à plusieurs musiciens, elle ne sonnera jamais pareil. Pourquoi ? Parce que le toucher est l’élément le plus personnel du jeu d’un guitariste.

La pression sur les cordes : Un jeu trop timide sonnera fade, un jeu trop agressif manquera de contrôle. Trouver le juste milieu est un art.

L’attaque du médiator ou des doigts : Jouer en douceur ou frapper les cordes avec fermeté change totalement la texture du son.

Le placement des doigts : Une note parfaitement placée, avec un angle précis, sonnera plus juste et plus chantante qu’une note mal appuyée.

Des légendes comme Eric Clapton, David Gilmour ou B.B. King ont construit leur identité sonore uniquement grâce à leur toucher unique.

Le vibrato : l’âme d’une note

Une note tenue sans vibrato, c’est comme une phrase sans intonation. Fade, monotone. Le vibrato, c’est cette infime variation de hauteur qui donne de la vie aux notes.

Un vibrato lent et large donne un côté bluesy, lyrique.

Un vibrato rapide et serré apporte une tension dramatique.

Un vibrato naturel et fluide, comme celui de Jeff Beck, peut donner l’impression que la guitare parle.

Ce n’est pas un effet, c’est une signature. C’est pour ça que quand Gary Moore ou Santana jouent une seule note, tu sais immédiatement que c’est eux.

Le phrasé : jouer avec l’espace

Ce n’est pas la quantité de notes qui compte, c’est comment elles sont jouées. Le phrasé, c’est ce qui fait la différence entre une suite de notes mécaniques et une mélodie qui raconte une histoire.

Les silences : Un bon guitariste sait quand ne pas jouer. Les silences créent du groove et du relief.

Les slides et les bends : Un passage fluide entre les notes (slide) ou une montée expressive (bend) ajoutent une dimension vocale au jeu.

L’accentuation : Certains coups sont plus forts, d’autres plus doux. Cette dynamique donne du mouvement au son.

Si tu veux comprendre ce principe, écoute Mark Knopfler ou John Mayer. Leur secret ? Ils font respirer leur jeu.

La dynamique : la guitare n’est pas un robot

Beaucoup de guitaristes jouent toutes leurs notes au même volume, avec la même attaque. Mauvaise idée. Un son expressif, c’est un son qui vit.

Jouer fort puis doucement : Passer d’une attaque franche à une caresse subtile sur les cordes change complètement la perception du jeu.

L’intention derrière chaque note : Joe Bonamassa ou Stevie Ray Vaughan ne jouent jamais une phrase de la même façon deux fois d’affilée.

La dynamique, c’est ce qui fait qu’un morceau joué par un maître semble danser et respirer, là où une version trop plate semblera sans âme.

Le groove : le secret du naturel

Le groove, ce n’est pas juste "être en rythme". C’est une interaction subtile avec le temps, une manière de légèrement anticiper ou retarder certaines notes pour leur donner du swing.

Jouer "derrière le temps" : Beaucoup de bluesmen et de rockeurs jouent leurs notes un poil après le beat, ce qui crée une sensation de tension/détente.

Jouer "dans le temps" : Plus mécanique, plus carré, efficace pour certains styles comme le funk ou le métal.

Jouer "devant le temps" : Crée une urgence et une énergie nerveuse, typique du punk ou du rock brut.

Des gars comme John Frusciante (Red Hot Chili Peppers) ou Keith Richards (Rolling Stones) ont un groove instinctif, impossible à copier sans ressentir la musique comme eux.

Conclusion : ce n’est pas la guitare, c’est le guitariste

Oui, un bon ampli et une belle guitare, ça aide. Mais ce n’est qu’un amplificateur de ce que toi tu joues. Si ton toucher est rigide, si ton vibrato est hésitant, si ton phrasé est trop mécanique, même une Stratocaster de 1965 branchée dans un ampli vintage sonnera fade.

La vraie clé pour sonner mieux, c’est d’écouter, d’observer et d’expérimenter.

Essaye d’enregistrer un riff et de l’écouter comme si ce n’était pas toi.

Analyse le son des guitaristes que tu admires et imite-les.

Joue avec la pression, la dynamique, les silences. Joue avec intention.

Et surtout, souviens-toi d’une chose : c’est ce que tu ressens qui s’entend dans ton jeu. Alors, ressens la musique, et ta guitare te le rendra bien.

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